Transport public au cameroun : Encore de la tolérance administrative pour le faux

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En prenant la décision sur communiqué presse de mettre fin à la fermeture de l’agence Général voyages pour trois mois, le Ministre des transports alimente une fois de plus le débat sur le faux qui se passe dans le secteur du transport au Cameroun.

Ce n’est pas pour la première fois que le ministère des transports publics du Cameroun réussit à interrompre des sanctions de manière précoce. Des sanctions qui pour la plupart n’avaient pas vraiment lieu d’être, le mal venant d’ailleurs et les solutions étant connues de tous. La fermeture provisoire de l’agence Général voyages le 25 octobre dernier et la décision de suivre le dossier d’agrément de 32 agences de voyages qui fonctionnent depuis des décennies dans l’illégalité, avaient pourtant déjà été vues comme un bon départ pour un assainissement de ce secteur d’activité qui décime énormément. Un mois seulement plus tard, après dit-on un audit réalisé dans la totalité des terminaux de ladite agence de voyage, le ministre de tutelle arrive à la conclusion que l’agence rouvre ses portes. Pour ce qui est des agences qui fonctionnent dans l’illégalité, rien n’est dit alors que la date limite à elles donnée pour la mise en règle est dépassée

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Alain Edgar Mebengo (Ministre des Transports/Cameroun)
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Le plus louche dans ce ministère est que l’on sait exactement d’où et pourquoi cette multitude d’accidents de la route. Si l’artiste avait chanté « la route ne tue pas, mais c’est nous qui tuons… », il s’avère aujourd’hui qu’il n’avait dit qu’une part de la vérité. Au pays de Black Rogers la route tue parce qu’elle est de plus en plus mauvaise, les usagers tuent par maladresse et l’administration du secteur tue également par mauvaise gestion. Seulement le ministère des transports n’arrive pas jusqu’ici à résoudre un seul de ces problèmes, le regard beaucoup plus tourné vers le transport aérien qui nous produit plus de pertes que de bénéfices depuis des décennies. Il est en effet inadmissible que ce soit toujours après de grosses tueries routières que les autorités de ce secteur montent souvent sur leurs chevaux pour prendre des décisions et juste après que l’on ait oublié l’accident, le vrai travail à faire soit également rentré dans les tiroirs; alors qu’on sait bien au Cameroun que l’un des secteurs les plus corrompus est celui des transports

Après le tâtonnement de l’ancien ministre de ce même porte feuille sur une histoire de voyages nocturne, voici celui du ministre actuel qui ne résoudra aucunement les véritables problèmes et les camerounais continueront d’en périr du fait de la mauvaise gouvernance et de la tolérance administrative. Un laxisme pensé en amont dans le sérail et qui bloque toute forme de développement ; et dire que le Cameroun voudrait être émergeant en 2035!

Eric Ombolo

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