RENÉ EMMANUEL SADI : « SEULS LES ARBRES DE MÊME TAILLE S’ÉCHANGENT LES SINGES ! »

EN RÉPONSE À LA DOLÉANCE DE DUPOND-MORETTI D’OBTENIR UN TÊTE À TÊTE ENTRE LE CHEF DE L’ÉTAT ET LE PROFESSEUR MAURICE KAMTO, LE MINISTRE DE LA COMMUNICATION LAISSE ENTENDRE QUE PAUL BIYA EST UN ÊTRE INACCESSIBLE POUR LE CITOYEN LAMBDA.

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EN RÉPONSE À LA DOLÉANCE DE DUPOND-MORETTI D’OBTENIR UN TÊTE À TÊTE ENTRE LE CHEF DE L’ÉTAT ET LE PROFESSEUR MAURICE KAMTO, LE MINISTRE DE LA COMMUNICATION LAISSE ENTENDRE QUE PAUL BIYA EST UN ÊTRE INACCESSIBLE POUR LE CITOYEN LAMBDA.

Arrivé au Cameroun le 15 mars 2019, maître Dupond-MORRETI, l’avocat du professeur Maurice KAMTO, président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) interpellé le 28 janvier au lendemain des marches dites « blanches »,  a donné un point de presse dans lequel il invite le chef de l’État camerounais à accorder une audience à son ex-adversaire à l’élection présidentielle du 07 octobre 2018,  et renseigne sur la situation des détenus du MRC :

« Le premier constat que nous faisons, nous avons d’abord rencontré le client à la maison d’arrêt, je dois dire que les choses ont été assez simples, à la fois pour l’obtention d’un visas, et à la fois pour pénétrer à la maison d’arrêt un peu plus simple hier qu’aujourd’hui mais enfin nous avons pu voir nos clients. Parmi eux, le professeur KAMTO. Il redit ici par ma voix qu’il est tout à fait prêt à discuter avec le président Paul BIYA. Il a une formule que je vais reprendre à mon niveau qui est explicite, qui dit beaucoup de choses. Il dit :  » quelqu’un qui revendique sa victoire peut discuter avec celui qui la conteste « . Est-ce que ce message sera entendu? Il est parfaitement possible qu’une rencontre soit organisée. C’était presque naturelle dans la bouche du professeur tout à l’heure. Il disait : « Mais j’ai été ministre de Paul BIYA, j’ai déjà conversé avec lui, je souhaite pouvoir discuter avec lui les yeux dans les yeux et lui dire un certain nombre de choses et entendre ce qu’il a à me dire ».

Des propos qui n’ont pas laissé de marbre le ministre de la communication du Cameroun, René Emmanuel SADI qui au cours d’un entretien mené par Christophe BOISBOUVIER sur les antennes de Radio France Inter recadre l’avocat de Maurice KAMTO telle une mise en garde et écarte la possibilité d’un dialogue avec le président de la République.

« SEULS LES ARBRES DE MÊME TAILLE S’ÉCHANGENT LES SINGES ! »

René Emmanuel SADI n’est pas passé par quatre chemins pour laisser entendre que n’approche pas Paul BIYA qui veut mais qui peut selon plusieurs observateurs de la scène politique camerounaise qui décrient le culte de la personne et l’inaccessibilité au chef de l’État par un citoyen lambda : « Il a raison de dire ça parce qu’on ne voit pas le chef de l’État sur le terrain. Moi personnellement je ne l’ai jamais vu face à face alors que j’ai déjà 52 ans ». Déclare un citoyen ayant requis l’anonymat.

ENTRETIEN ENTRE LE JOURNALISTE CHRISTOPHE BOISBOUVIER ET RENÉ EMMANUEL SADI SUR RFI

Christophe BOISBOUVIER (C B) : Me DupondMORRETI, l’un des avocats français de Maurice KAMTO appelle à la sagesse du pouvoir pour que l’on trouve rapidement  une solution pour son client. Qu’est-ce que vous-en pensez ?

René Emmanuel SADI (R E S) : Maître DupondMORRETI est sans aucun doute un avocat de renom mais la haute idée que j’ai du barreau camerounais m’incline à penser que nous avons au Cameroun suffisamment d’avocats tout aussi talentueux que monsieur MORRETI en mesure de défendre monsieur KAMTO et ses partisans  sans un recours extérieur. Il y’a donc lieu de déplorer cet état de choses mais, nous déplorons davantage la condescendance et les propos désobligeants tenus par monsieur MORRETI donc la lecture des faits ou alors des versions qu’il en a reçues sont complètement fausses. Toute chose qui l’emmène à s’éloigner du terrain juridique pour embrayer sur des considérations politiques car des chefs d’accusations ayant motivés larrestation de monsieur KAMTO et ses partisans ainsi que leurs mises en détention provisoire sont claires et conformes aux lois et règlements du Cameroun. On ne saurait donc qualifier d’arbitraire ou du grief comme l’a affirmé péremptoirement monsieur Maurice.

C B : Dans son interview sur RFI lundi matin, Me Dupond-MORRETI prête à son client Maurice KAMTO les mots suivants : « Je souhaite dire un certain nombre de choses au président BIYA, je ne veux pas mettre de l’huile sur le feu, mais je veux aussi qu’on respecte mes droits ».

R E S : Nous demandons à monsieur MORRETI qui n’est pas venu au Cameroun comme médiateur et qui au demeurant se défend d’être un donneur de leçon ou un incendiaire, de s’en tenir strictement à la mission qui est la sienne c’est à dire, assurer la défense de ses clients devant la justice camerounaise  et non pas se faire l’écho d’arguments ineptes ou de revendications surréalistes, à propos d’une prétendue victoire volée à monsieur KAMTO.

C B : Mais la demande faite par monsieur KAMTO d’une rencontre avec son ex-adversaire monsieur BIYA n’est-ce pas un geste d’ouverture ?

R E S : Le président Biya ne peut pas être considéré comme étant à mettre sur un même pied d’égalité que monsieur KAMTO. Monsieur KAMTO est un citoyen comme tout le monde, je crois qu’il doit aujourd’hui cesser de se considérer comme un alter ego. Je tiens à préciser que monsieur KAMTO et ses partisans sont devant la justice camerounaise pour des faits n’ayant aucun rapport avec leur engagement politique.

C B : Les accusés risquent la peine de mort alors qu’ils n’ont tué personne est-ce que cela ne peut pas paraître choquant ?

R E S : Les lois sont les lois et la justice appréciera. J’imagine qu’il appartient aux juges camerounais d’apprécier la gravité des faits des uns et des autres et prendre une sentence que les uns et les autres méritent.

C B : L’union Européenne par la voix de Federica Mogherini dénonce l’ouverture d’une procédure disproportionnée à l’encontre de Maurice KAMTO et de ses quelques 160 compagnons de détention, est-ce que tout cela ne nuit pas à l’image de votre pays ?

R E S : Maurice KAMTO et ses partisans ont appelé à l’insurrection. Vous vous souvenez de la mise à sac des ambassades du Cameroun à Paris, à Berlin,  et nul ne peut nier que ces actes ont été commis à l’appel de Maurice KAMTO et ses partisans.

C B : A Plusieurs reprises, Maurice KAMTO a dénoncé les attaques des ambassades du Cameroun à l’étranger, côté Américain, le Sous-Secrétaire d’État Tibor NAGY déclare qu’il serait sage de libérer Maurice KAMTO. N’est-ce pas un avis qui pèse quand-même, celui de votre allié Américain ?

R E S : Ces affirmations sont des affirmations non fondées. Nous devons tous attendre des décisions qui seront prises par notre justice.

C B : Est-ce que, l’audience que le président Paul BIYA a accordée ce lundi au Sous-Secrétaire d’État Américain à Yaoundé peut faire avancer le dossier Maurice KAMTO ?

R E S : Ce que je sais de l’audience, ces questions n’ont pas été évoquées. Cette audience s’est déroulée dans de très bonnes conditions. Les propos de circonstance qu’on a pu entendre ces derniers temps n’ont en aucune façon porté atteintes aux excellentes relations entre les États-Unis et le Cameroun.

Signalons que lors d’une de ses sorties récentes, le professeur Maurice KAMTO par la voix de son porte-parole BIBOU NISSACK et ses partisans ont relevé qu’ils sont des prisonniers politiques.

Flore KAMGA KENGNE

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