Année électorale 2019 au Cameroun : Vers un nouveau report des municipales et législatives

Après avoir déjà été reportées pour l’année 2019 pour des raisons connues, les élections législatives et municipales risquent connaitre un deuxième report, cette fois ci, pour l’année prochaine. Un report qui pourrait être dû à une probable effectivité des élections régionales en 2019, tout dernièrement légiférées à l’assemblée nationale.

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Après avoir déjà été reportées pour l’année 2019 pour des raisons connues, les élections législatives et municipales risquent connaître un deuxième report, cette fois-ci, pour l’année prochaine. Un report qui pourrait être dû à une probable effectivité des élections régionales en 2019, tout dernièrement légiférées à l’Assemblée nationale.

Programmées en effet et même déjà budgétisées pour l’année électorale 2018, ces deux élections qui, il faut le dire, sont majeures pour la vie politique d’une nation à la base, connaîtront un premier report, laissant place aux sénatoriales et aux présidentielles, seules élections qui se tiendront finalement en 2018. Les maires et députés obtiendront alors une année de plus sur leur mandat de cinq ans. Aujourd’hui, avec la loi organisant les élections régionales, nous courrons le risque d’aller tout droit vers un autre report qui, cette fois-ci, pourrait avoir pour raison : l’organisation des élections régionales qui conduiront aux choix de 90 conseillers régionaux par région dont 70 représentant les partis politiques et 20 les chefs traditionnels de 1er et 2nd degrés. Ce serait donc l’occasion pour nos maires et députés de se voir gratifier d’une année de plus sur leur mandat.

La question cependant reste celle de savoir quelles sont les raisons politiques qui ont poussé au premier report et quelles seraient celles susceptibles de pousser au deuxième. Si l’insécurité ou l’imminence de la CAN 2019 en faisaient partie, plusieurs hommes politiques rencontrés pensent que si l’année électorale 2018 avait commencé par les élections municipales pour s’achever avec les présidentielles, le parti au pouvoir aurait eu beaucoup de peine à s’exprimer. Selon eux, ce report aurait donc plutôt été une tactique pour permettre aux maires et députés en place de battre campagne pour leur champion en compagnie des sénateurs qui, quelques mois plus tôtavaient déjà été élus et nommés. Ce serait donc le même scénario qui pourrait se reproduire cette année, car les conseillers régionaux tiendront le pouvoir du peuple dans leurs circonscriptions respectives aux moyens peu orthodoxes pour une politique vraiment démocratique. « Il ne peut y avoir d’élections régionales sans que les maires et députés n’aient eux aussi été élus. Si cela venait à se tenir, nous serions dans la continuité du faux qui se sera illustré durant l’année électorale 2018 où les sénateurs avaient été élus par des conseillers municipaux ayant épuisé leur mandat. Et même, cette loi portant organisation des élections régionales a été votée par un parlement dont le mandat aura été prolongé illégalement », pense un leader politique de l’opposition.

LES RÉGIONALES EN ELLES MÊMES 

Tout à côté de ce probable report tant contesté avant effectivité, le débat sur le nombre de conseillers régionaux  à élire par région fait déjà couler beaucoup d’ancre ; car la question de la taille des régions semble ne pas avoir été prise en compte. « S’il faut répondre à une question de représentativité, la logique aurait voulu que ce soit un conseiller par arrondissement », disait encore un panéliste sur une des chaînes de radio de la capitale politique du Cameroun. En effet, on se retrouve avec des petites régions qui ne disposent même pas de 5 départements ni de 40 arrondissements, mais qui disposeront de 90 conseillers. Et le même panéliste de poursuivre : « En ayant un délégué représentant un arrondissement, on serait au moins sûr qu’il y ait égalité sur le plan de la représentativité et là maintenant ; il resterait maintenant à revoir le nombre de chefs traditionnels qui accompagneraient ces délégués sur le plan régional».

On se rend donc compte qu’en voulant enfin résoudre le problème de régionalisation de l’Etat du Cameroun qui fait partie des principales revendications des sécessionnistes, l’Etat serait plutôt en train d’aller contre les écrits légaux. Reste maintenant à savoir où cela mènera.

Eric OMBOLO

 

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